Les étangs de Saclay (Essonne, France)
Samedi 21 décembre 2024
La lumière matinale inattendue incitait à méditer sur ce jour de solstice d'hiver et se réjouir des jours qui rallongent à présent. On entendait chanter la Grive draine et barboter le Souchet. Hier Jean-Pierre a vu une pipistrelle chasser près du pavillon du Roi (photo), où elle doit gîter ! Curieux ce comportement que l'on a déjà signalé au cours des dernières semaines.
Quelques images d'hier et d'aujourd'hui.
NB. Pendant les 15 prochains jours, les informations seront moins fréquentes, mais si je reçois des images originales, je me manquerai pas de les publier 😉.
Vendredi 20 décembre 2024
Est-ce le gel matinal, ou l'envie de prendre son essor vers d'autres cieux ? Toujours est-il que notre bel Imbrin s'est envolé vers 9h30, a fait 3 fois le tour de l'étang Neuf, et finalement, s'est ravisé puis posé sur l'eau pour pêcher comme il en a le secret. Cet exercice est peut-être le signe d'un projet de voyage à court terme. Le besoin de changer de régime, de retrouver ses amis nordiques dispersés aux quatre coins des côtes maritimes.
Lorsque l'on se retourne sur l'année passée, on ne peut pas en vouloir aux laridés. Certes il fallait être là quand ils passaient, mais leur destin n'est pas de rester séjourner, en dehors des Sternes pierregarins bien sûr qui disposent de plateformes pour nicher. On se souviendra des beaux passages de guifettes, avec une bande de 12 Moustacs le 7 avril et de 12 Noires le 5 mai. Le Goéland cendré nous a fait l'honneur d'une apparition en mars. La Mouette pygmée, vue à trois reprises, aurait pu mieux faire, surtout lors des coups de vent de l'automne. Les 2 mentions de Sternes naines ont bénéficié à ceux qui étaient là au bon moment. Pour la Mouette mélanocéphale, on se souviendra uniquement d'une baguée en Allemagne en mars. On pourrait parler des goélands et de la Mouette rieuse, mais rien de particulier à signaler en regard des autres années.
Dans les illustrations, seules la G. noire et la M. pygmée ne sont pas de 2024.
Jeudi 19 décembre 2024
S'il est un oiseau discret qui ne quitte jamais l'humidité, c'est bien le Râle d'eau. D'où son nom d'ailleurs. Aussi quel ne fut pas mon étonnement d'en voir un baguenauder dans les feuilles mortes sur une vidéo d'un piège photo, à 100 m environ de sa roselière intime. Aurait-il eu un rencart matinal avec une Bécasse en quête de sensations fortes ? 🤭
Je ne vous dirai rien des canards, car les rafales n'incitaient pas à les dénombrer. Tout de même, environ 70 Sarcelles d'hiver au soleil cet après-midi, bien secouées dans les vagues. J'ai scruté les laridés dans l'espoir d'une Pygmée, mais je suis resté sur ma faim... Le Plongeon passait dans les jumelles, mais je n'en avais cure.
Mercredi 18 décembre 2024
Vous conviendrez que les anatidés ne nous ont pas laissé de fortes sensations en 2024. Garrot à œil d'or, harles, ou oies grises ont brillé par leur absence. J'espère que ça restera entre nous. Si demain, certains me lancent un regard noir ou si je perçois un soupçon de reproche dans les coins coins, je saurai d'où ça vient 😉.
Hier, j'ai oublié de signaler un Faucon émerillon de passage discret (1ère mention pour l'année). L'Imbrin tiendra-t-il les 15 jours requis d'un hivernant ? Vous le saurez dans les prochains épisodes.
Quelques canards en vol issus des archives 2024, histoire qu'ils ne se sentent pas discriminés. Le bel envol de groupe date de février 2021. Souhaitons en revoir de tels cet hiver.
Mardi 17 décembre 2024
Lorsqu'on se retourne sur cette année presque écoulée, on garde une pensée émue pour le juvénile de Blongios venu se perdre en janvier sur les bords de la D446. Après l'avoir récupéré, Julien l'a confié à un centre de soin, mais cela n'a pas suffi pour qu'il survive. Les grands échassiers nous ont réservé de belles surprises et séquences en 2024. Tout d'abord, l'Aigrette garzette et le Héron garde-bœufs, avec une première reproduction sur la réserve. N'oublions pas celle du Blongios (au moins une reproduction suivie), même si les adultes ne furent pas aussi démonstratifs que les autres années. Le Héron pourpré s'est montré plus souvent qu'à son habitude. L'Ibis falcinelle nous a réservé 2 visites (il est devenu régulier) et la Cigogne noire nous aurait échappé sans la présence des pièges-photos. La Spatule n'est jamais restée plus d'une journée, quant au Bihoreau gris, ses apparitions sont toujours furtives alors que la colonie d'ardéidés lui ouvre "grand les bras". Je n'exclus pas le Héron cendré ni la Grande Aigrette. Le premier niche abondamment, quant à la seconde, on attend qu'elle s'y mette enfin 😉. Pour terminer, si l'on inclut la Grue cendrée dans les porteurs de longues pattes, rappelons qu'il en est passé au moins 2 le 1er décembre.
Images des archives 2024 bien sûr.
Lundi 16 décembre 2024
La bosse sur le haut du crâne de notre plongeon n'est pas toujours visible (comparez les 2 photos). C'est un critère qui est donné comme spécifique dans les guides de terrain. Parfois le P. arctique présente une telle bosse, mais sans qu'elle lui donne un front aussi abrupt. Il ne s'agit pas d'une excroissance osseuse, car elle peut disparaître lorsqu'il plonge. Ce sont donc des plumes hérissées. Jean-Christophe m'a signalé une embrouille de l'Imbrin avec les Tuberculés qui n'ont pas apprécié son émergence impromptue dans leurs pattes. Dans la grisaille et la bruine revenues, rien de nouveau à noter sinon les 2 garzettes toujours visibles, prêtes à hiverner. Des dizaines de Vanneaux huppés passent en bandes pour se dégourdir les ailes.
Dimanche 15 décembre 2024
Mi-décembre, il est temps de penser au rapport annuel. On évoquera quelques souvenirs au cours des prochains jours. Ce ne fut pas une année exceptionnelle, mais nous avons savouré quelques bonnes surprises tout de même.
On appréciait les eaux calmes et ensoleillées de nouveau ce matin. Si les voiliers de l'étang Neuf n'effrayaient pas le plongeon, tous les canards avaient préféré voler vers l'étang Vieux, pour le plaisir des visiteurs réguliers et occasionnels. Le niveau d'eau ne permet plus de revoir les 4 Chevaliers culblancs présents il y a encore 8 jours. Mais ils sont peut-être dans une mare d'un champ alentour. Comme ils n'ont pas voulu signer de contrat d'hivernage, ils sont libres de leurs mouvements 😎.
Quelques images de passereaux observés ce matin sur le pourtour. L'Épeichette et le Roitelet triple-bandeau sont du jour (pris à proximité de la réserve), mais les autres clichés viennent des archives.
Samedi 14 décembre 2024
Demain, c'est le début de l'hiver ornithologique (15/12 au 15/02) et nous suivrons les espèces rares pour savoir si elles seront qualifiées d'hivernantes à Saclay. Pour le moment, l'Imbrin est sur la liste, mais s'il nous est arrivé de voir l'Aigrette garzette en hiver, on n'a jamais eu de cas d'hivernage sensu stricto (séjour d'au moins 15 jours). Il y en avait encore une hier, cependant le niveau d'eau actuel n'aide pas à les repérer.
La belle lumière matinale (photos) a permis d'observer le plongeon non loin de la digue sur une eau calme (images et vidéo). En dehors des grives qui assurent l'ambiance sonore, on peut avoir la chance de rencontrer un visiteur silencieux comme le Gros-bec à la recherche de noyaux à casser.
PS. Je n'ai toujours pas d'infos quant aux dates des travaux de canalisations le long de la route de digue, mais je vais me renseigner car cela perturbera nos observations à coup sûr.
Vendredi 13 décembre 2024
Un peu d'étymologie, car j'en imagine certains, avant de fermer les paupières, se demander quelle est l'origine du nom scientifique du Plongeon imbrin : Gavia immer. Comme vous n'avez peut-être pas L'Étymologie des noms d'oiseaux* dans votre bibliothèque, en voici les explications. Gavia vient du latin qui signifie mouette. Même s'il n'y a pas de ressemblance avec un plongeon, on suppose que c'était une dénomination générique du XVIIIe siècle pour désigner les oiseaux de mer. Quant au spécifique immer, il proviendrait de l'islandais himbrimi : le hurleur des flots. Rappelons que immergo (plonger en latin) a donné <<immerger>> en français. Notre visiteur occasionnel, égaré des eaux salées, nous aura donné l'occasion de broder autour de ses qualités d'apnéiste, voire du nom qui lui a été attribué par nos anciens naturalistes. Est-ce qu'il se plait sur l'étang Neuf ? On peut le supposer, car il ne prend pas le temps de répondre aux questions de visiteurs curieux de savoir quelle sera la durée de son séjour. En plus, il a toujours le bec plein d'écrevisses ! J'ai pris la précaution de lui signaler qu'à partir du 15 décembre, il passe en mode hivernant. Encore faudra-t-il qu'il reste 15 jours.
La première image montre 2 Chevreuils traverser l'étang Neuf à la nage vers 9h30 (eau à 5°C quand même). Du coup, j'ai ressorti des archives d'autres photos hivernales de notre ongulé favori (prises à Saclay bien sûr). La vidéo (champ nord) a été faite à main levée, d'où les mouvements saccadés. Le mâle vérifiait quand même que j'arrivais à suivre 😉.
* Pierre Gabard et Bernard Chauvet, Belin LPO (2003) 589 pages.
Jeudi 12 novembre 2024
Avouez que les oies nous ont manqué. Aucun passage de groupes importants en Île-de-France cet automne. Certes une vingtaine circule dans le secteur de la capitale et de la petite ceinture, mais leur origine n'est pas sauvage. Ne fait-il pas assez froid en Europe du Nord, ou migrent-elles en évitant nos contrées hyper-urbanisées ? Plus inquiétant, les effectifs auraient-ils réduit au point que nous n'en voyons plus ? Heureusement, cette dernière hypothèse est à écarter. L'Oie cendrée, tout au moins, garde une population européenne solide. Le changement de stratégie hivernale des oies semble plutôt relié à celui du climat. Les zones de nourrissage (champs cultivés*) restent suffisamment abondantes dans les pays nordiques en hiver, ce qui leur permet d'économiser l'énergie nécessaire à parcourir de longs trajets, avec le risque de se faire plomber (particulièrement en France...). Par ailleurs, celles qui migrent encore reviennent dès la mi-janvier !
Quelques photos d'oies issues des archives de Saclay.
* Curieusement, les Oies cendrées suédoises (comme celle de la partie sud de la région baltique), se nourrissent principalement de tubercules, tandis que les norvégiennes vont surtout brouter de l’herbe.
Mercredi 11 décembre 2024
Autre adaptation que possèdent notre plongeon et d'autres oiseaux d'eau qui se nourrissent soit dans l'eau douce, soit dans l'eau salée, la capacité d'éliminer le sel par une glande à sel. Rappelons que l'eau de mer contient 35g/L de NaCl (ainsi que les proies capturées), plus d'autres ions qui ne peuvent être éliminés par leurs reins. Cette glande (2 en fait) est située dans une cavité du crâne, au-dessus de chaque œil. Vous trouverez facilement sur le NET des explications plus ou moins complexes que je ne peux développer ici.
Tout ça pour dire qu'il n'y a pas grand-chose de neuf sous la grisaille humide de Saclay 😉. De nouvelles images du plongeon (en couleur, mais elles semblent en N&B !) et 2 vidéos nocturnes, issues de pièges photos relevés ce matin. Notez de nouveau la Bécasse (à 300 m de celle de novembre). Il y en avait 2 d'ailleurs sur un autre clip, mais leur apparition est trop fugace.
Mardi 10 décembre 2024
Le Plongeon imbrin poursuit courageusement son régime à base d'écrevisses. On pourrait se demander comment il arrive à les capturer dans une eau trouble, par temps gris. Il en est de même pour les cormorans. Il se trouve que ces plongeurs ont des capacités physiologiques acquises tout au long de l'évolution. Une membrane nictitante*, sorte de paupière transparente, qui protège leur cornée plus la possibilité de compresser leur cristallin lorsqu'ils plongent (gain en dioptries et meilleure détection de la lumière réfléchie par les proies).
Pour ce qui est des autres flotteurs présents ce matin, notons juste que le tadorne est encore présent sur l'étang Vieux et qu'un mâle de Nette rousse est toujours "incrusté" dans la bande de fuligules (environ 250 Milouins et 45 Morillons) sur l'étang Neuf.
Dans la série "regardons les couleurs de la nature" quelques photos récentes, ou pas, de passereaux communs à cette époque.
* N'existe pas seulement chez les oiseaux, mais également chez d'autres classes du règne animal.
Lundi 9 décembre 2024
Il y avait des cygnes, des bernaches, un plongeon, des canards et tous les autres emplumés qui font le bonheur des étangs, quelle que soit la saison. Mais comme le ciel nous tombait sur la tête, la volonté de les dénombrer était descendue d'un cran.
Si vous n'avez vu que du gris aujourd'hui dans toutes ses nuances, l'heure est à méditer devant ces couleurs florales* issues de printemps à Saclay, jusqu'à s'imprégner de leur énergie vitale. À vous de choisir celle qui vous apporte le plus.
* Il y a une photo qui n'est pas celle d'une fleur, mais vous l'aurez identifiée 😉...
Dimanche 8 décembre 2024
Ce n'est pas la peine de vous décrire la dépression venteuse d'aujourd'hui. La visite matinale se voulait rapide en évitant d'être trempé. Malheureusement, il y avait 2 Cygnes tuberculés sur la D446, effrayés par les véhicules, incapables de (re)prendre leur envol. Un adulte et un jeune de l'année encore grisâtre (photo). Il a fallu un peu d'insistance pour les capturer, mais ils ont fini par se laisser attraper et repartir flotter. L'adulte semblait blessé, mais pas le jeune. Peut-être ce dernier n'est-il pas encore apte à voler sur de grandes distances. Le cygneau n'aura pas suivi le bon cygne (qui était peut-être un de ses parents).
Quelques photos (issues des archives) de passereaux granivores pour vous apporter des couleurs. J'ai rajouté cette pipistrelle* prise par Suzanne en fin de journée. Bon, c'était le 11 octobre 2024 à Chaville (92), mais c'est rare de voir une chauve-souris en vol sous un ciel bleu (et ça vole vite ces bêtes-là, d'où l'exploit).
* Selon les couleurs du pelage, probablement une P. commune.
Samedi 7 décembre 2024
Un seul mot pourrait traduire la situation ornithologique à Saclay : homéostasie. Bon, on n'est pas dans des conditions physiologiques, mais la variété des espèces et leurs effectifs sont si stables qu'on pourrait bien les traduire par un tel terme. Les rafales de nord-ouest poussent les oiseaux des bords de mer vers les terres. Espérons une surprise malgré la pluie qui demain nous est promise et derrière nos lentilles grossissantes, soyons aux aguets. Les 4 Culblancs résidents savent se contenter de peu face à la nouvelle disparition des vasières. Quant au Plongeon, il garde ses distances et n'en fait qu'à sa tête...
Peut-être plus d'images ce soir, mais c'est incertain.
Vendredi 6 décembre 2024
Le 14 novembre, j'avais mis la photo d'une femelle de Fuligule milouin avec un marquage par une selle nasale. J'avais lu K8, mais c'était une lecture erronée, compte tenu de la position des lettres. En fait, c'est Kco. Je remets la photo en question ci-dessous. J'ai reçu le retour des bagueurs de l'OFB. Cette "Milouine" (770 g) a été marquée à l'âge d'au moins 2 ans à Mézangers (53) le 13 juin 2024. Elle m'a été signalée par la suite sur l'un ou l'autre de nos étangs. Elle est peut-être encore là d'ailleurs. Après de longues négociations, un Râle d'eau a fini par accepter de se laisser tirer le portrait sans contre-partie 😎. J'ai même tenté une vidéo, mais comme elle a été prise à mains levées, elle ne casse pas trois pattes à une Poule d'eau. Sinon, 2 autres images du jour (dont ce Leucophée planté pour l'éternité) grâce à Denis qui a pris le temps de chercher le bel Imbrin et qui l'a vu de loin.
Demain, vent de norois, avec un grain qui devrait passer la nuit, et l'espoir d'une fenêtre d'observation en matinée.
Jeudi 5 décembre 2024
Une chauve-souris qui chasse de jour par 8°C, ce n'est pas commun et c'est même curieux compte-tenu de ce qui est écrit dans les ouvrages sur les chiroptères. On m'en a signalé 2 récemment à Saclay. Un spécialiste de ces mammifères volants m'a répondu qu'il s'agissait très probablement de Pipistrelles communes qui sont connues pour avoir un tel comportement. Par ailleurs, une femelle en gestation peut ne pas avoir suffisamment accumulé de réserves et rechercher à nouveau des proies pour passer l'hiver. Pour ceux qui connaissent La Hulotte (https://www.lahulotte.fr/), le dernier numéro (116) est justement consacré aux chauves-souris 😉🦇.
Pas mal de Vanneaux et des milliers d'Étourneaux sur le champ de la Croix Constance. Il y a également des corvidés. Un jour où vous en trouvez une belle bande garnie de choucas, pensez à regarder s'il n'y en a pas un qui serait de la sous-espèce soemmeringii (Finlande, Russie, est de l'Europe). Les photos ci-dessous vous montrent le critère à rechercher (collier blanc). Ça motive quand il n'y a rien d'autre à voir 😎.
Quelques images de Crécerelles issues des archives. Un peu de couleur après le temps pourri d'aujourd'hui.
Mercredi 4 décembre 2024
Tous ceux qui voulaient avoir le Plongeon imbrin sur leur Year liste IDF sont passés. Du coup, personne ne le regardait aujourd'hui. Enfin cet après-midi, car ce matin on ne voyait pas à 50 m avec l'épais brouillard d'où jaillissaient quelques cris de Vanneaux et de Pluviers dorés. Effectivement, quand la brise a chassé les dernières volutes de brume, une belle bande de ces 2 limicoles s'est révélée sur le champ de la Croix constance (env. 200 Pluviers d'après Laurent). Sur les vasières, 2 (ou 3) Chevaliers culblancs se préparent à passer d'hiver en notre compagnie. Les effectifs de Grandes Aigrettes sont inconnus dans la mesure où elles partent vers les cultures dès l'aube et reviennent à la nuit tombée. Il en est de même pour les Hérons garde-bœufs que l'on rencontre dans les vallées alentour près des chevaux ou des vaches, sans savoir s'ils passent la nuit à Saclay.
Comme j'ai mis quelques belles photos de Pluviers dorés le 26/11, ce sera au tour des Vanneaux huppés d'être à l'honneur (photos des archives). Avouons qu'ils ne le sont pas souvent.
Mardi 3 décembre 2024
Tentative de dénombrement des fuligules sur l'ensemble des 2 étangs. Au moins 300 Milouins et 45 Morillons. On tourne sur 140 Souchets et 75 Sarcelles d'hiver. Les effectifs de Chipeaux restent faibles : moins de 15. En cherchant bien, on peut trouver une Nette, un ou deux Siffleurs et l'éternel Tadorne de Belon. L'Imbrin trône toujours sur l'étang Neuf (déjà 10 jours !).
Je n'ai pas de photos originales ce soir.
Si vous en avez assez de compter les moutons pour vous endormir, changez pour les Milouins sur la photo ci-dessous* (167 d'après l'auteur de la photo) 😎.
* je viens de m'apercevoir que sur smartphone, la définition n'est pas assez bonne (enfin sur le mien), bien que l'image fasse 20 Mo.
Lundi 2 décembre 2024
Rien de nouveau aujourd'hui. On donnera des nouvelles du Plongeon quand il partira, sinon il va prendre la grosse tête 😉. L'Autour des palombes qui séjourne dans le secteur est venu de nouveau mettre la panique chez les canards. Quelques vidéos et images du jour. La vidéo du plongeon est ralentie.
Dimanche 1er décembre 2024
Il y a eu quelques Grues cendrées signalées au-dessus de la partie ouest de l'Île-de-France et... même à Saclay ! Au moins 2 sont passées en criant dans le brouillard vers 9h30. J'ai cru qu'elles se poseraient dans les champs vers Orsigny, mais je ne les pas trouvées. Cette espèce est notée presque chaque année en vol ou dans les champs qui jouxtent l'étang Vieux. Il est même arrivé d'en voir une posée sur la vasière ouest à une date improbable : un immature le 14 mai 1991 ! Le Plongeon imbrin a de nouveau été photographié dans la grisaille matinale (mais la photo et la vidéo ci-dessous datent d'hier).
Vous apprécierez particulièrement cette lutte spectaculaire de Grands Cormorans pour une énorme proie !
Samedi 30 novembre 2024
Novembre 2024 aura été marqué par l'apparition du Plongeon imbrin (2ème donnée pour Saclay) qui attire toujours de nouveaux observateurs, surtout sous un ciel clair agrémenté d'une brise rafraîchissante comme ce matin. Ce mois a également vu l'arrivée de migrateurs rares ou peu communs : un Balbuzard les 1 et 2, un Milan royal le 15, un Butor le 25, 24 Pilets le 13, sans oublier le Grèbe à cou noir (2 par moments) du 9 au 28. En bilan, un novembre plus riche que ceux des dernières années.
Compte-tenu de sa rareté, l'Imbrin reste le sujet préféré des porteurs de longues focales. Ci-dessous, une nouvelle vidéo pour ceux qui veulent le voir bouger alors que les étangs restent trop éloignés de leur nid douillet 😎. Et en bonus, quelques ambiances de lever et de coucher de ce samedi.
Vendredi 29 novembre 2024
Allez, encore un petit effort et nous voilà en décembre ! Avec la chance d'éviter de fortes pluies, voire d'apprécier la lumière comme ces 2 derniers jours. Il y a toujours quelques visiteurs occasionnels qui passent à Saclay grâce à notre plongeon. Il est resté loin toute la journée. Surveillons la mise à l'eau des bateaux du club de la DGA-EP ce WE. Il peut être incité à traverser comme dimanche dernier... Ce matin, les canards volaient dans tous les sens et les aboiements des chiens perçaient les oreilles. Un sanglier tué sur chaque étang, sur la vingtaine levée ! Certes, ça fait du cuissot au menu pour ceux qui aiment, mais au niveau diminution de la population, on est loin du compte.
Hier, Olivier m'a signalé une Chauve-souris en vol vers 13h au niveau de la route ! C'est vraiment très tardif. Une hivernante du pavillon du Roy aurait-elle eu une petite fringale ? Rappelons qu'il faisait 8°C et qu'en novembre, les chiroptères hibernent en diminuant leur température corporelle d'au moins 10°C. Le réveil n'est jamais spontané et demande beaucoup d'énergie. Cachée sous les ardoises, le soleil l'a-t-il réchauffée au point de lui faire croire au retour précoce du printemps ? Par ailleurs, si elle écoute tout ce qui est dit sur le changement climatique, il y a de quoi y perdre ses repères.
L'Imbrin, c'était ce matin au lever du jour.
NB. Les Chauves-souris migrent et peuvent faire des centaines, voire des milliers de km. Mais c'est plutôt en septembre-octobre.
Jeudi 28 novembre 2024
Déjà 5 jours de présence pour notre bel Imbrin. De nombreux(ses) admirateurs/trices sont venus de loin pour le saluer. Mesure-t-il l'intérêt qui lui est porté ? Il ne faut pas attendre de reconnaissance de la part des oiseaux 😉. Comme il s'était un peu rapproché de la route cet après-midi pour digérer son repas matinal de crustacés, j'ai tenté quelques rushes vidéos (extrait ci-dessous)* pour ceux qui ne peuvent pas venir le voir bouger. Sinon, rien de nouveau sur l'étang Vieux, sauf une Nette rousse qui s'est incrustée dans la bande de Milouins.
Demain matin, battue administrative de sangliers sur les abords des 2 étangs. Espérons une diminution partielle des effectifs dont la prolifération (2 accidents sur la D446 l'an dernier) est directement due à notre gestion des espaces naturels et urbanisés. Certaines espèces s'adaptent, d'autres pas. Les "régulateurs de la biodiversité" ont beau jeu dans ce contexte.
Effets de nuages ce matin au-dessus de chaque étang.
* Filmé au 600mm en 4K à 300m environ. J'ai agrandi (croppé) au maximum, sans trop perdre en définition. À voir sur grand écran donc. D'après les statistiques de WIX, 50% de la centaine de lecteurs journaliers regardent les illustrations sur leur smartphone...
Mercredi 27 novembre 2024
Les oiseaux chanteurs sont plutôt silencieux depuis le début du mois. Certes, en tendant la bonne oreille, on distingue des cris par-ci par-là. En dehors du Rougegorge qui n'hésite pas à donner son avis, on peut également entendre celui de la Bouscarle lorsque l'on passe à proximité du saule où elle chasse les derniers insectes. Les autres cris des passereaux proviennent des mésanges, des grives arrivées d'Europe de l'est et des Pinsons des arbres. Le Bruant des roseaux reste celui dont l'absence est toujours inquiétante ! Un ou 2 Martins-pêcheurs sont régulièrement observés sur l'étang Neuf. L'Imbrin (Huard à collier pour nos amis québécois) plongeait sans répit ce matin au milieu de l'étang Neuf, puis dormait dans l'après-midi.
Quelques images récentes dont cette prise de bec (en 4 tableaux) entre 2 Alcedo sans que l'on sache ce qui a "atthisé" leur conflit 😇. Il y a un mâle et une femelle. Serait-ce simplement une dispute de couple ?
Mardi 26 novembre 2024
La seule nouvelle importante de la journée reste la présence du Plongeon imbrin sur l'étang Neuf. La question que l'on peut se poser pour un tel oiseaux rare en Île-de-France c'est : combien de temps peut-il rester ? On a des records de séjours hivernaux de 4 mois dans notre région ! S'il peut se nourrir et s'il n'est pas dérangé, il peut hiverner. Aujourd'hui, il sortait régulièrement poissons et écrevisses. Les ressources seront-elles à hauteur de son appétit ? Rappelons que le Plongeon imbrin niche sur les grands lacs d'Islande (pour la zone la plus proche en Europe), mais surtout en Amérique du Nord. Il hiverne sur les côtes maritimes de Bretagne et de Normandie, où on l'observe dans les baies et les ports.
Sur l'étang Neuf également, une bonne partie des fuligules, mais non visibles depuis la route. Les Souchets, le Tadorne et le Grèbe à cou noir restent fidèles à l'étang Vieux.
PS. J'ai oublié de signaler des passages de Pluviers dorés (environ 100) et de Vanneaux huppés plein sud, vers 10h30-11h.
Quelques Pluviers dorés issus des archives en attendant de les voir posés...
NB. Pour ce qui est des 2 autres espèces de plongeons, voici le nombre de données à Saclay : 8 pour le P. catmarin (la dernière date de 2001) et 4 pour le P. arctique (la dernière date de 1987).
Lundi 25 novembre 2024
Le Plongeon imbrin a été retrouvé cet après-midi une fois la pluie éloignée. Il était sur l'étang Neuf et faisait ce qu'il sait le mieux faire : plonger. Il n'avait pas l'air de sortir grand-chose d'ailleurs. Hier, il avait trouvé une écrevisse sur l'étang Vieux. Le Grèbe à cou noir était encore présent. Une bande d'une vingtaine de Goélands leucophées de tous les âges harcelait les autres colocataires de la réserve, et notamment les Hérons cendrés (photo). Les goélands sont passés maîtres dans l'art de faire "rendre gorge" aux autres espèces. Serait-ce parce qu'ils côtoient des labbes en mer ?
J'attends de nouvelles photos de l'Imbrin pour ce soir ou demain matin... Le Râle d'eau c'était hier, mais le plongeon avait la vedette.
PS. Un Butor a été signalé sur la rive sud de l'étang Neuf... À surveiller !
Dimanche 24 novembre 2024
Ce sera probablement le scoop de l'année. Vers 11h, Bruno me signale un Plongeon imbrin* sur l'étang Vieux, tout près de la route. Il n'était pas là vers 9h quand j'ai "scanné" tous les porteurs de plumes. Il devait être sur l'étang Neuf où la profondeur lui est plus favorable. Lorsque les voiliers du club de la DGA-EP sont sortis, il est passé sur l'étang Vieux. Vers 11h30, Laurent l'a vu s'envoler vers l'étang Neuf où il a été revu tout l'après-midi. C'est la seconde mention pour Saclay. La précédente date du 14 janvier 1989 ! Précisons que les plongeons privilégient les plans d'eau (anciennes gravières) dans les méandres des rivières/fleuves lorsqu'ils s'aventurent dans les terres. Sinon, le Grèbe à cou noir est toujours présent, mais il faut de la patience pour le trouver (vidéo). Les effectifs de canards ont légèrement gonflé : environ 250 Souchets et 200 Milouins (pour ce qui est des plus nombreux). Si vous regardez bien l'îlot sud, vous constaterez que l'arbre mort qui servait de perchoir aux Balbuzards, entre autres, est tombé 😏 (une photo d'avril dernier et celle de ce matin).
J'aurai peut-être d'autres photos du plongeon ce soir que je mettrai demain et rien ne dit qu'il ne va pas rester quelques jours.
* D'après son plumage, c'est un jeune de l'année.
Samedi 23 novembre 2024
Matinée consacrée à la vérification des pièges-photos/vidéos après ces 2 jours de neige qui peuvent jouer de mauvais tours. On se remettra demain aux comptages des oiseaux avec la douceur qui nous est promise. Il semblait que les effectifs de Grandes Aigrettes avaient fondu, mais c'est au dortoir qu'il faut faire le point car elles peuvent se disperser dans les champs alentour en journée. On est en plein dans dans la période où les bécassines s'installent pour hiverner. Ce n'est pas toujours le cas à Saclay alors que l'étang Vieux, notamment, présente les mêmes milieux que les bassins de rétention des rivières qui bordent le plateau, où elles sont régulières en hiver. Allez savoir pourquoi... Quelques images des archives qui vous montrent les différences entre la Bécassine des marais et la B. sourde. Remarquez la longueur du bec et les couleurs du manteau.
En plus, 2 photos d'ambiance prises ce matin depuis les chemins de ronde, neigeux et défoncés par les sangliers. Enfin, pour les amateurs de renards, compilation de courtes séquences extraites des relevés du jour. On sait que l'on reverra du renard, mais pas certain qu'il sera dans la neige !
NB. Les photos de Sourdes datent d'octobre 2016 ! Tous ceux qui les ont vues si confiantes depuis le bord de la RD446 s'en souviennent encore 😉.
Vendredi 22 novembre 2024
Courte visite en fin de matinée depuis la D446 alors que le soleil avait percé la couche nuageuse. Le vent d'ouest soufflait avec vigueur, ce qui provoquait des vibrations défavorables à l'observation. J'ai juste noté un Tadorne de Belon et une Oie cendrée. Une quarantaine de Hérons cendrés s'étaient rassemblés sur l'îlot sud (photo) et quelques Grandes Aigrettes parsemaient les arbres de la rive nord. On fera mieux et plus précis demain.
Quelques images de circonstance dont ce renard reçu sur smartphone via le réseau téléphonique par un piège-photo muni d'une antenne 4G*. J'en reçois toutes les nuits (sangliers, chevreuils, lapins etc), mais comme c'est un renard dans la neige 🦊😉. Quant à l'observatoire, il était coiffé d'un bonnet blanc qui lui fait perdre son camouflage, mais lui ajoute un charme particulier !
* Note technique pour ce type d'appareil : les images transmises par les ondes électromagnétiques sont en basse définition pour passer plus rapidement. Mais sur la carte SD qui les enregistre, la définition est meilleure.
Jeudi 21 novembre 2024
Selon le dicton : "En novembre, si la première neige ne prend pas, de l'Hiver elle ne prendra". Comme elle a bien pris aujourd'hui, on peut craindre la suite. Les franciliens comprendront qu'il n'y a pas eu de visite sur les étangs ce matin, encore moins cet après-midi avec une couche de neige plus épaisse qu'annoncée. On verra demain si les conditions sont meilleures. Le paysage devrait être superbe avec une pointe de soleil (selon les prévisionnistes).
Image tirée des archives qui donne un aperçu de ce que devait être l'ambiance ce matin (une année où la neige m'a surpris en arrivant sur site). Plus une vidéo (1 min, 220 Mo) issue d'une camera trap (comme disent les anglo-saxons) montrant les interactions agressives et comportements hautains des ardéidés habitués du lieu.